La vie d’Emil Zatopek bientôt portée à l’écran: "Depuis le temps qu’on en parle…"
La vie de l’athlète tchécoslovaque va faire l’objet d’une adaptation en film dont la sortie est prévue fin 2020.
- Publié le 11-04-2019 à 14h53
La vie de l’athlète tchécoslovaque va faire l’objet d’une adaptation en film dont la sortie est prévue fin 2020.Emil Zatopek, c’est bien sûr l’athlète qui a inspiré le nom du magazine éponyme : Zatopek ! Cet immense champion de la course dont les exploits ont épaté le monde entier dans les années 40 et 50 a aussi traversé quelques-uns des plus grands événements du XXe siècle. Autant dire qu’il y avait là toutes les raisons de faire un film sur lui.
L’idée n’est pas nouvelle. À vrai dire, on parle de ce projet depuis 2007. Mais il va enfin se concrétiser ! Le tournage a débuté au début du mois d’avril et il durera vraisemblablement une année complète. L’équipe a prévu de filmer à chaque fois que c’est possible en conditions réelles et sur les authentiques lieux des exploits du coureur. De ce fait, elle est tributaire d’un tas de choses, comme par exemple l’état d’avancement des travaux de rénovation du stade d’Helsinki puisque c’est évidemment là que seront filmées les scènes de son triplé magique de l’année 1952, lorsque Zatopek conquit les médailles d’or dans les trois épreuves les plus dures de la quinzaine olympique : 5 000 mètres, 10 000 mètres et marathon. Ensuite, il faudra prévoir le temps du montage, du mixage, de la diffusion. Bref, on ne doit pas s’attendre à une sortie en salle avant la fin de l’année 2020. "Il nous tarde de nous mettre au travail", déclarait le réalisateur du film, David Ondricek. "Depuis le temps qu’on en parle…"
Sportif et bien plus encore !
David Ondricek ne tarit pas d’éloges pour celui qu’il considère bien davantage que comme un simple sportif. "Une fois, mon père m’a raconté une histoire - et comme je l’ai entendue de la bouche de mon père, je ne doute pas de sa véracité- selon laquelle Zatopek serait allé courir avec un chien et il l’aurait tellement épuisé ce jour-là que l’animal aurait ensuite eu peur à chaque fois qu’il le revoyait. Plus généralement, je suis fasciné par la force de caractère qui était celle de Zatopek et son approche, si peu tchèque à mon avis, de la vie. Il était d’un optimisme contagieux. Zatopek, c’est finalement un peu un rêve à l’américaine qui se réalise à travers l’histoire d’un outsider, un enfant moqué pour sa voix grinçante, souvent pris pour une fille, décrit par sa propre mère comme une mauviette et a priori sans grand talent sportif. Une histoire qui est aussi celle, parallèlement, d’un homme doté d’une volonté et d’une ténacité hors du commun qui, avec ses grimaces, ont fait sa légende."
Évidemment, ce film sera à la fois sportif et politique. Impossible en effet d’évoquer la carrière de Zatopek sans aborder sa participation, au plus fort de la Guerre froide, à l’édification d’un régime communiste auquel il s’est ensuite opposé. "Ma volonté est de ne pas prendre parti. Zatopek est un homme qui a fait des erreurs. Il en a parfois payé le prix, mais on oublie aussi souvent le rôle de son épouse Dana qui, elle, n’a jamais faibli."
Née le même jour qu’Emil (le 19 septembre 1922), elle aussi fut sacrée championne olympique à Helsinki, au javelot, quelques heures seulement après la victoire de son mari sur 5 000 mètres. "C’est une femme intransigeante, toujours restée fidèle aux valeurs qui lui étaient chères. C’est pourquoi nous avons décidé de mettre l’accent aussi sur le personnage de Dana et l’importance de leur vie de couple."
Les rôles de Dana et Emil ont été attribués à deux acteurs bien connus du grand public tchèque, Vaclav Neuzil et Martha Issova. Pour être crédibles, ils ont bien sûr été contraints de se mettre à la course à pied pour l’un, au javelot pour l’autre. On sait par exemple que Martha Issova a bénéficié des conseils avisés de l’ancienne double championne olympique (2008, 2012) Barbora Spotakova et des Dana Zatopkova en personne, toujours active à 96 ans. Il nous tarde de nous mettre au travail, disait le réalisateur David Ondricek. Il nous tarde de voir le résultat !